CMP : qu'est ce qu'une consent management platform ?
La consent management platform permet à l'éditeur d'un site de récolter et stocker le consentement des internautes au traitement de leurs données. Un moyen d'être en règle avec le RGPD.
La CMP, acronyme de consent management platform, est une plateforme qui permet à l'éditeur d'un site Web, qu'il s'agisse d'un média, d'un e-commerçant ou d'une entreprise lambda, de récolter le consentement du visiteur quand au traitement de ses données personnelles. Cette CMP doit permettre d'enregistrer et stocker ledit consentement. Un moyen pour l'éditeur d'être en règle avec le RGPD et son exigence de preuve du consentement. Car être équipé d'une CMP ne signifie pas automatiquement être en règle ave le RGPD. Ce consentement doit être libre, spécifique, éclairé et non équivoque, rappelle la Cnil dans ses guidelines. La CMP permet également de transmettre le consentement, si nécessaire, à des partenaires. La transmission s'opère via le framework de transmission du consentement (TCF) imaginé par l'IAB. Un an après l'entrée en vigueur du RGPD, 80% des principaux éditeurs français étaient bel et bien équipés d'une CMP selon une étude de Mind. Ce ratio a depuis augmenté.
CMP et Cnil
La formulation utilisée par les éditeurs dans leur CMP devrait bientôt évoluer. La plupart proposent aujourd'hui à l'internaute deux options : accepter ou cliquer sur paramétrer les cookies, pour donner dans le détail leur choix. Un mode de fonctionnement qui ne convient pas à la Cnil, qui estime dans son projet de recommandations de début 2020, que les options accepter et refuser doivent être sur un même pied d'égalité. Ces recommandations, dont l'adoption a été retardée par la crise du coronavirus, devraient entrer en vigueur d'ici la fin de l'année. Rien n'est encore gravé dans le marbre, comme le montre le sujet des cookies walls. La pratique, qui consiste à refuser l'accès à ceux qui refusent le traitement de leurs données, est récusée par la Cnil. Cette dernière estime qu'un consentement donné dans de telles conditions ne peut être libre et éclairé. Mais le Conseil d'Etat vient de donner raison au Geste et aux représentants du marché publicitaire, qui arguaient du contraire. De nouvelles discussions devraient donc avoir lieu entre la Cnil et les éditeurs à ce sujet.
Les principaux éditeurs de CMP
En France, le leader du secteur est Didomi, une société fondée par Romain Gauthier qui a levé 5 millions d'euros en juin 2020. Didomi fournit aux entreprises (annonceurs, e-commerçants, médias…) une solution leur permettant de collecter, stocker et exploiter les consentements et préférences de leurs utilisateurs en ligne. Sa CMP s'est affichée sur pas moins de 45 milliards de pages vues en mai 2020. Quantcast et Commanders Act sont deux autres solutions populaires en France. A noter que certains éditeurs, parfois très avancés d'un point de vue technologique, n'hésite pas à déployer leur propre solution en interne.