AAH 2024 : montant, plafond, conditions...
Octroyée sous conditions de ressources, l'AAH est une prestation sociale versée par la CAF aux personnes en situation de handicap. Voici son nouveau montant en 2024.
L'AAH est une aide financière qui permet d'assurer un revenu minimal aux personnes en situation de handicap. Elle est attribuée par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Afin de toucher cette allocation, il est impératif de remplir certaines conditions : taux d'incapacité, âge, lieu de résidence, chômage ou encore ressources. Notez que l'AAH peut être cumulée avec d'autres aides.
Quel est le montant de l'AAH en 2024 ?
Le montant maximal de l'AAH est de 1 016,05 € par mois depuis le 1er avril 2024, auparavant, il était de 971,37 euros. Toutefois, ce montant varie selon les revenus ou ressources perçus par le bénéficiaire de l'AAH (voir le calcul). Ainsi la somme peut être réduite si vous touchez une rente immobilière, une pension d'invalidité ou de retraite.
Pour rappel, cette aide est destinée aux personnes en situation de handicap âgées d'au moins 20 ans, dont le handicap entraîne une restriction pour l'accès à l'emploi.
Quelles conditions pour toucher l'AAH ?
Afin de percevoir l'AAH vous devez remplir les conditions suivantes :
- Etre âgé d'au moins 20 ans, ou au moins 16 ans pour un jeune qui n'est plus considéré à la charge de ses parents.
- Seules les personnes habitant de façon permanente en France ou possédant un titre de séjour peuvent prétendre à l'AAH.
- L'AAH est attribuée aux personnes atteintes d'un taux d'incapacité permanente de 80% ou plus.
- Si le demandeur souffre d'un handicap allant de 50% à 79%, il peut avoir droit à l'AAH jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite.
- Etre allocataire de la CAF. Si ce n'est pas déjà le cas, le demandeur doit se créer un compte sur le site de la CAF.
Quel est le montant de l'AAH pour un taux d'incapacité entre 50% et 80% ?
Les personnes ayant un handicap de 50% à 79% peuvent bénéficier de l'AAH sous certaines conditions. Pour cela, la CDAPH doit avoir reconnue leur incapacité à trouver un emploi, du fait de leur handicap. Concrètement, si le demandeur rencontre, pendant au moins un an des difficultés importantes d'accès à l'emploi ne pouvant être compensées par des mesures d'aménagement de poste de travail. Dans ce cas, le montant est le même que pour les autres bénéficiaires, soit 971,37 euros par mois, pour une personne n'ayant aucune ressource.
Quel plafond de revenus pour bénéficier de l'AAH ?
Le demandeur de l'AAH doit également respecter des conditions de ressources pour bénéficier de cette aide. Notez que les revenus de capitaux, dividendes, intérêts, actions ou obligations, imposables sont également pris en compte dans le calcul du plafond. Ci-dessous, vous trouverez les plafonds de revenus annuels à ne pas dépasser en fonction de la situation familiale.
Nombre d'enfants à charge | Vous vivez seul | Vous vivez en couple* |
---|---|---|
0 | 12 193 € | 22 069 € |
1 | 18 289 € | 28 165 € |
2 | 24 385 € | 34 261 € |
3 | 30 481 € | 40 358 € |
4 | 36 578 € | 46 454€ |
* L'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) accordée aux personnes en couple est désormais calculée uniquement en fonction des revenus du bénéficiaire lui-même. Ainsi, si vous perceviez l'AAH en tant que couple avant le 1er octobre 2023, il est très probable que le montant de votre allocation ait été réévalué à la hausse, car dorénavant, les revenus de votre conjoint ne sont plus pris en compte. Par conséquent, les critères de revenus à respecter pour bénéficier de l'AAH sont les mêmes que pour une personne célibataire (il est à rappeler que le montant de l'AAH varie en fonction du nombre d'enfants à charge).
Si vos revenus sont supérieurs à ceux de votre conjoint, le récent changement dans le calcul de l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) peut être moins avantageux pour vous comparé à l'ancien système. Afin d'éviter une diminution de votre AAH, vous bénéficiez d'une période transitoire où votre allocation est calculée selon les anciennes règles, tant que cela vous est plus avantageux. Ainsi, si vous vous trouvez dans cette situation, les plafonds de l'AAH pour les couples continuent à s'appliquer pour vous.
Quel montant de l'AAH en cas de reprise du travail ?
Vous pouvez cumuler pendant 6 mois l'AAH et des revenus professionnels sans que ces derniers ne soient pris en compte dans le calcul de votre allocation. Une fois cette période de cumul terminée, l'AAH est réduit en fonction de vos revenus d'activité. Néanmoins, un abattement de 80% est appliqué sur vos revenus s'ils sont inférieurs à 512,79 euros bruts mensuels. Ainsi seul 20% de votre salaire est pris en compte dans le calcul de l'AAH. L'abattement est de 40% si votre rémunération est au-delà de 512,79 euros bruts mensuels. Ici, c'est 60% de votre salaire qui est comptabilisé dans le calcul de l'AAH.
Quelle est la durée de versement de l'AAH ?
L'AAH est attribuée à vie si le demandeur est en incapacité d'au moins 80%. En cas de taux d'incapacité situé entre 50% et 79%, l'AAH est accordée pour une à deux années. Cette durée peut atteindre cinq ans si votre handicap constitue un frein durable à votre retour à l'emploi.
Comment demander l'AAH ? MDPH
Pour bénéficier de cette aide, il faut en premier lieu s'adresser à la MDPH, qui va instruire le dossier. Un annuaire national est disponible pour trouver la MDPH à laquelle est affiliée votre résidence. Vous devrez ensuite compléter le formulaire Cerfa n°15692*01, puis le renvoyer à la MDPH, qui le transmettra à la CDAPH. Notez que l'instruction du dossier prend en moyenne 4 mois. Passé ce délai, cela signifie que votre demande est rejetée. Une fois que la CDAPH s'est prononcée sur le taux d'incapacité, la MDPH transmet le dossier à la CAF ou à la MSA (si la personne concernée relève du régime agricole). Le demandeur doit également fournir les documents suivants :
- Un certificat médical date d'au moins trois mois
- Une copie d'un justificatif de domicile
- Un justificatif d'identité
AAH et retraite : comment ça marche ?
Depuis le 1er janvier 2017, les personnes bénéficiaires de l'AAH partant à la retraite peuvent continuer à percevoir cette aide si leur taux d'incapacité est d'au moins 80%. Cela permet d'éviter un transfert de dossier qui peut induire une perte financière pour le bénéficiaire. En revanche les adultes handicapés ayant un taux d'incapacité compris entre 50% et 79% ne perçoivent plus l'AAH après leur retraite. Cette allocation est alors remplacée par l'ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées).
Cumuler l'AAH avec une autre aide de la CAF : est ce possible ?
Il est effectivement possible pour vous de cumuler l'AAH avec la majoration pour la vie autonome (MVA). Cette aide est envoyée automatiquement, sans demande préalable, aux personnes éligibles. Le versement a lieu en même temps que celui de l'AAH. Le montant de la MVA s'élève à 104,77 euros par mois. Pour en profiter vous devez remplir les conditions suivantes :
- Avoir un taux d'incapacité d'au moins 80%.
- Disposer d'un logement indépendant.
- Percevoir une aide au logement.
- Ne pas avoir de revenu professionnel.
La prime d'activité et l'AAH
La prime d'activité est une aide sociale qui est entrée en application le 1er janvier 2016. Les bénéficiaires de l'AAH qui exercent une activité professionnelle peuvent demander à bénéficier de la prime d'activité depuis le 5 juillet 2016.
Le RSA et l'AAH
Si les conditions requises (qui dépendent de votre situation personnelle) sont remplies, il est tout à fait possible de cumuler AAH et RSA (mais pas l'intégralité des deux montants). Le montant du RSA est déduit de celui de l'AAH. A vous de faire la simulation et d'opter pour la situation financièrement la plus avantageuse.
L'AAH peut-elle être supprimée ?
La Caf ne peut supprimer l'allocation aux adultes handicapés que dans un nombre limité de cas, essentiellement quand la personne ne remplit plus les critères d'éligibilité : elle a retrouvé un travail, dépassé le plafond de ressources, atteint l'âge de la retraite. L'allocation peut également être suspendue si l'allocataire ne renvoie pas sa déclaration trimestrielle ou n'effectue pas le renouvellement annuel de la demande. Si la personne estime que la suppression est injustifiée, elle peut faire une réclamation auprès du service concerné. En l'absence d'accord, elle peut contacter le médiateur de la Caf, par exemple en se connectant à son compte allocataire. Si le désaccord persiste, elle peut envoyer un courrier à la commission de recours de la Caf concernée. Si rien ne marche, reste la voie judiciaire.