Flexisécurité : définition, avantages, inconvénients
La flexisécurité est un modèle social notamment en vigueur au Danemark et en Suède. La loi Travail a pour but d'importer ce concept en France.
Flexibilité : définition
Le terme "flexisécurité" est une contraction des mots flexibilité et sécurité. Il désigne un système social qui apporte davantage de flexibilité aux entreprises à travers plus de facilités pour licencier leurs employés, et plus de sécurité pour les salariés qui se voient attribuer plus d'indemnités de chômage sur une plus longue période. Ce mécanisme permet aux entreprises d'embaucher des salariés plus sereinement durant les périodes où elles en ont besoin, sans avoir à considérer l'impact que cette embauche aurait si l'entreprise connaissait un déclin futur. Les salariés, quant à eux, sont plus enclins à accepter des contrats de travail temporaires grâce à de généreuses indemnités de chômage et plus de facilité à retrouver un autre emploi par la suite. Ils doivent tout de même prouver qu'ils cherchent activement un nouveau poste et accepter de suivre des formations, si cela est nécessaire.
Flexibilité : avantages et inconvénients
La flexisécurité présente des avantages et inconvénients. Ce modèle a pour but de réduire le chômage, ce qui a fonctionné pour le Danemark, souvent pris en exemple. Le Danemark est souvent cité comme exemple en matière de flexisécurité, système qui a été mis en place dans le pays dès les années 1990. Le pays scandinave a un taux d'emploi très élevé et un taux de chômage très réduit, qui a été divisé de moitié en 10 ans. La transition vers ce modèle est toutefois l'un des inconvénients majeurs. En effet, les entreprises commencent tout d'abord par licencier et les salariés se dirigent vers des emplois bas de gamme. Le coût de cette réforme du travail est également très élevé. On peut citer l'exemple de la Suède qui a vu son taux de chômage exploser et son budget être malmené, mais qui a su rebondir et obtenir de bons résultats.
Flexibilité : avantages et inconvénients
L'accord Flexisécurité a été approuvé en janvier 2013 par le patronat et trois syndicats. Cet accord a débouché, un mois plus tard, sur le vote de la loi Flexisécurité, qui reprend les points négociés lors de l'accord de janvier. Cette loi prévoit plusieurs changements notables pour les entreprises, ainsi que les salariés. Du côté des employés, on retrouve le droit à une mutuelle prise en charge par l'entreprise dans le privé, le droit à 20 heures de formation par an (via le CPF, c'est à dire le compte personnel de formation) pour tout salarié et la possibilité de prendre un congé sans solde pour essayer un emploi dans une société différente, avec l'assurance de retrouver son poste en cas de retour dans l'entreprise initiale. Cette loi prévoit aussi plus de flexibilité pour les employeurs : possibilité d'une baisse des salaires ou du nombre d'heures en cas de difficultés économiques, procédures de licenciement collectif et de mobilité interne simplifiées, et autorisation du contrat à durée indéterminée intermittent. Certaines de ces mesures requièrent l'approbation des syndicats avant leur mise en œuvre.
La loi Travail façonnée par Emmanuel Macron prévoit plus de flexibilité pour le marché du travail, en s'appuyant sur le modèle de la flexisécurité. La modalité choisie pour atteindre cet objectif est une réforme du Code du travail par ordonnances. La volonté de réformer l'assurance chômage pour l'ouvrir aux salariés qui démissionnent est également une forme de flexisécurité.