Cryptoéconomie : définition, cadre légal, idéologie...
Le terme cryptoéconomie est utilisé pour désigner le système économique parallèle amené par les cryptomonnaies. L'expression d'économie décentralisée est aussi employée, cette économie alternative fonctionnant grâce à la technologie blockchain.
De multiples parties prenantes sont concernées par cette appellation : à la fois les cryptomonnaies, les plateformes d'échange, les infrastructures réseau, les mineurs, mais aussi les utilisateurs de services cryptographiques.
Une rupture idéologique
La cryptoéconomie prend le contre-pied de l'économie bancarisée des Etats. Le principe premier est de supprimer toute forme d'intermédiation lors d'une transaction entre deux pairs. Pour assurer la confiance et la sécurité du système, la blockchain permet de valider les échanges grâce au consensus des mineurs qui exécutent des algorithmes.
Derrière cette organisation, certains y voient l'avènement d'une vision très libérale de l'économie. Les Etats et les banques centrales sont considérés comme nuisibles par leur intervention dans l'économie. La décentralisation permet ainsi au marché de suivre son libre cours, les seules règles pouvant régir le marché ont été définies lors de la création de chaque cryptomonnaie. Leur modification est possible dans certains cas, à condition que les mineurs se mettent d'accord, ce qui est bien moins facile et unilatéral qu'une prise de décision à la tête d'une banque centrale.
Le cadre légal
Cette économie dans l'économie n'est pas sans faire réagir les Etats. Certains voient d'un mauvais œil cet univers dont les ambitions consistent à piétiner leur monopole sur une fonction régalienne historique : battre monnaie. Pour limiter ce risque, les Etats considèrent les cryptomonnaies comme des actifs, et non comme des devises légales. Cette pratique leur permet de taxer les plus-values et donc de rendre plus complexe leur utilisation quotidienne.
C'est une des principales limites pour la cryptoéconomie : elles n'ont de la valeur que parce qu'elles sont convertibles dans des devises de banque centrale. Pour que cela fonctionne, elles dépendent donc du cadre légal de chaque Etat.