Méthode agile : définition, comparatif et avantages
[METHODES AGILES] En opposition aux méthodes de gestion de projet traditionnelles, les méthodes agiles prônent une organisation plus souple et adaptable. Parmi les plus populaires : Kanban, Safe ou Scrum.
Les méthodes agiles, qu'est-ce que c'est ?
Les méthodologies de gestion de projet dites méthodes agiles ont toutes un point commun : elles sont directement inspirées du Manifeste Agile édité en 2001 par des développeurs de logiciels bien décidés à améliorer leur process et à réduire leur taux d’échec. De là sont donc nées progressivement diverses méthodes unies par une nouvelle manière d’aborder le développement de produit en replaçant, notamment, le client au cœur de l’action et en prônant l’adaptation des procédés de création au fil de l’évolution du projet. Elles se sont depuis imposées comme des standards sur le terrain du développement d'application.
Quels sont les grands principes des méthodes agiles ?
Une méthodologie agile, quelle qu’elle soit, prévoit le fractionnement des étapes de développement logiciel. Contrairement à la méthode traditionnelle qui prévoit la planification totale du projet avant même son développement, le Manifeste Agile préconise plutôt la fixation d’objectifs à court terme. Le projet est ainsi fragmenté en plusieurs sous-parties que l’équipe qui en a la charge se doit d’atteindre progressivement en réajustant si nécessaire les objectifs pour répondre le plus possible aux attentes du client. Les méthodes agiles mettent un point d’honneur à renforcer les relations entre les membres de l’équipe projet, mais également entre l’équipe et le client. C’est pour cette raison que la flexibilité et la souplesse dans l’organisation sont deux piliers fondamentaux des méthodes agile.
Quelles sont les principales méthodes agiles ?
Scrum et Safe sont les méthodes agiles les plus utilisées. Selon le benchmark VersioOne daté de 2019, Scrum pèse 54% de parts de marché dans l'agilité mono-équipe, et Safe 30% dans l'agilité multi-équipes. Côté pilotage mono-équipe, Scrum est challengé par Kanban. Alors que Scrum est adapté à la gestion d'un projet unique, Kanban convient mieux au management de plusieurs projets ou encore à la TMA (tierce maintenance applicative) et au MCO (maintien en condition opérationnelle). Associant les deux démarches, le Scrumban répond aux configurations plus complexes. Exemple : le cas d'une équipe investie dans la migration d'une application vers le cloud, mais qui devra en parallèle maintenir les anciennes versions du logiciel le temps du chantier. "Le Scrumban board associe sur un même tableau de pilotage une timeline Scrum pour gérer les sprints d'un projet et une matrice de cartes Kanban pour superviser la résolution de bugs", indique Denis Delwail, coach agile de la practice agilité au sein de l'ESN française Umanis qui a publié un benchmark sur les méthodes agiles.
Autre méthode de gestion mono-équipe, l'Extreme programming (XP) pousse à l'extrême les bonnes pratiques agiles : refactoring, test-driven-development, propriété collective du code... Avec XP, exit les sprints. Le client ou le responsable fonctionnel est en permanence à la disposition du développeur. Il doit répondre à ses questions dans l'heure.
Quelles sont les méthodes agiles pour passer à l'échelle ?
Que ce soit Scrum, Kanban, Scrumban ou XP, ces approches atteignent vite leur limite au-delà d'une équipe de 5 à 9 personnes. Pour passer à l'échelle sur un nombre plus important de développeurs, d'autres méthodes, au premier rang desquelles Safe, sont recommandées. "Safe introduit les notions de programme et de portefeuille. Le but est de cadencer le travail de plusieurs équipes, centrées chacune sur une brique logicielle, dans l'optique de les aligner sur une politique produit cohérente", explique-t-on chez Umanis.
Avec l'une et l'autre moins de 1% de part de marché, "Less et Nexus n'en restent pas moins pertinentes", ajoute Denis Delwail. Toutes deux inspirées de Scrum, ces deux méthodes en reprennent les principaux concepts. "Les équipes maîtrisant Scrum peuvent ainsi les adopter rapidement en vue d'être intégrées à une organisation plus large", estime le consultant. Less comme Nexus sont adaptés au pilotage de "3 à 9 équipes maximum".
Gestion de projet agile : comment bien commencer ?
Pour obtenir des résultats satisfaisants assez rapidement, il est important de choisir la méthodologie la plus adaptée aux besoins de flexibilité de l’équipe de développement. Les membres qui la composent doivent être impliqués dans cette mise en œuvre, car elle représente bien souvent un véritable changement de paradigme. Il faut passer d’une gestion de projet en cascade ou en cycle en V à une gestion dite "de produits" beaucoup plus souple et évolutive.
L’agilité suppose également la mise en place de certains rituels bien particuliers comme les daily meetings, les rétrospectives ou encore les réunions de planification des cycles de développement. Un temps consacré à l’apprentissage et à l’information de la méthodologie est donc primordial.