Industrie 4.0 : quel rôle dans les usines du futur ?

Industrie 4.0 : quel rôle dans les usines du futur ? Le concept, apparu en Allemagne en 2013, vise à transformer les sites de production par l'IoT, l'IA ou encore le big data pour en obtenir plus de productivité.

Qu'est-ce que l'industrie 4.0 ?

Le concept d'industrie 4.0, né en Allemagne, vise à moderniser les usines pour encourager leur productivité, via les technologies : IoT, IA, robotique, big data, etc. "Il s'agit d'une boîte à outils pour aider les métiers au quotidien. La mise en place de ces solutions d'industrie 4.0, qui doivent être synonymes de flexibilité, mène à des gains de productivité de 30% en moyenne", assure Pascal Laurin, directeur industrie 4.0 chez Bosch France et directeur de la division techniques d'assemblage chez Bosch Rexroth France, la filiale du groupe portant les sujets d'industrie 4.0. En France, une dizaine d'organisations professionnelles ont lancé en juillet 2015 l'Alliance Industrie du Futur qui a vocation à fédérer les initiatives en cours et à faciliter la modernisation de l'industrie française.

Les applications de l'industrie 4.0

Bosch s'est tourné vers l'industrie 4.0 dès 2010 pour assurer sa transformation digitale, avant de proposer des offres pour ses clients. "L'industrie 4.0 est avant tout un sujet à mener en interne car il faut qu'elle soit guidée par une vision et un ROI. Nous créons d'abord des produits pour nos besoins dans nos 280 usines dans le monde (10 sont situées en France, ndlr) avant de les commercialiser." Le groupe Bosch organise régulièrement des cycles de conférences, ainsi que des journées d'échanges à destination des professionnels afin de présenter en détail ses solutions.

Bosch a relevé six grandes applications prenant de l'importance chez ses clients : une logistique connectée ; le traitement des données en temps réel dans l'ERP ; l'accompagnement des opérateurs avec des outils collaboratifs ; la maintenance prédictive ; le contrôle qualité et l'efficacité énergétique.

"L'IoT est l'un des maillons de la chaîne pour améliorer les processus industriels. L'objectif des manufacturiers est d'offrir des services en mode SaaS, et pour passer d'une approche de produits à une approche de services, il faut des machines connectées", indique de son côté Maurice Zembra, président et cofondateur de l'éditeur Vertical M2M.

La crise sanitaire du coronavirus joue, pour Pascal Laurin, un rôle d'accélérateur dans le déploiement de solutions d'industrie 4.0. "Les entreprises ont pris conscience qu'avec une usine connectée, leur productivité et la rentabilité des projets peut être augmenté", affirme-t-il.

Comment procéder ?

Pour Pascal Laurin, l'industrie 4.0 doit avant tout répondre à une vision stratégique du dirigeant d'entreprise. "L'erreur serait d'adopter une technologie juste pour en mesurer l'apport", met-t-il en garde. La deuxième étape selon lui est d'établir une feuille de route s'appuyant sur les besoins des métiers. "Il faut alors calculer les retours sur investissement. Chez Bosch, tout projet ayant un ROI supérieur à 24 mois est abandonné", poursuit-il. Enfin, il préconise aux Comex de tirer les enseignements des bonnes pratiques pour les consolider et les standardiser à l'échelle du groupe. "Il faut avant tout répondre à un besoin local, avant de dupliquer une solution sur les sites à l'échelle mondiale", prévient-il.

L'industrie 4.0 et la 5G

La 5G est mise en avant pour le futur de l'industrie 4.0. "La vision est d'avoir des machines plus flexibles, qui se reconfigurent seules pour changer de type de production en fonction des besoins. C'est donc beaucoup de travail sur la 5G pour avoir des machines autonomes dont la communication passe par cette nouvelle technologie de communication et que de la puissance passe par un sol intelligent sans avoir besoin de câbles", avance Pascal Laurin. Bosch prévoit ainsi de proposer à l'avenir tous ses produits natifs en 5G.

Nokia et le cabinet de conseil indépendant ABI Research ont mené une étude auprès de plus de 600 grandes entreprises industrielles : 90% d'entre elles réfléchissent à intégrer les technologies 4G/5G dans leurs opérations.

Pour sa nouvelle usine d'électronique 4.0 Symbiose prévue pour 2021, Lacroix Electronics envisage d'aller au-delà de la simple génération automatique d'informations pour mettre en place de la réalité augmentée ou de la maintenance prédictive afin de s'approcher de l'excellence opérationnelle. Le groupe connectera pour cela son site en 5G.